Le bonheur n’est absolument pas la satisfaction de tous les désirs, tous les philosophes sont d’accord là-dessus ! Quel que soit son âge, obtenir ce qu’on désire apporte un soulagement transitoire qui ressemble au bonheur, mais qui n’est pas le vrai bonheur. Un peu comme quand on se gratte là où ça nous démange, on éprouve un soulagement positif agréable, mais se sentir vraiment heureux, c’est différent ! Et une fois passée la satisfaction immédiate d’un désir, il s’en crée instantanément de nouveaux, c’est inextinguible. L’humain est ainsi fait, il désire ce qu’il n’a pas, mais dès qu’il l’a, il se tourne vers ce qu’il n’a pas encore. Pour rendre votre enfant heureux, ne lui donnez pas tout ce qu’il veut, apprenez-lui à choisir ses priorités, à tolérer la frustration, à limiter ses désirs. Expliquez-lui qu’il y a des choses qu’on peut avoir et d’autres pas, c’est la vie ! Dites-lui que vous, les parents, êtes soumis à la même loi, que vous devez accepter de mettre des limites à vos désirs. La pluie mouille, on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut ! Face à des adultes clairs et cohérents, les tout-petits comprennent tout de suite la logique du monde.
Il existe deux familles de bonheur. Le bonheur lié au plaisir – par exemple faire de la balançoire, recevoir des câlins, manger des bonbons et des bonnes choses, éprouver des sensations agréables… Et le bonheur lié à la maîtrise de nouvelles acquisitions, aux progrès qu’on fait chaque jour dans ses activités, par exemple comprendre comment on fait un puzzle, savoir faire du vélo sans les petites roues, préparer un gâteau, écrire son nom, construire une tour en Kapla, etc. Il est essentiel que les parents aident leur tout-petit à découvrir qu’il existe du plaisir dans la maîtrise, que cela demande des efforts, que c’est parfois difficile, qu’il faut recommencer, mais que ça vaut le coup car, au bout, la satisfaction est immense.
Certes, un enfant épanoui, équilibré, qui va bien dans sa tête, qui est confiant dans la vie, sourit et rit beaucoup avec ses parents et avec ses copains. Mais que l’on soit adulte ou tout-petit, on ne peut pas être heureux 24 heures sur 24 ! Dans une journée, on est également déçu, frustré, triste, inquiet, en colère… de temps en temps. L’important, c’est que les moments positifs où votre enfant est cool, joyeux, satisfait, soient plus nombreux que les moments négatifs. Le ratio idéal, c’est trois émotions positives pour une émotion négative. Les émotions négatives ne sont pas le signe d’un échec éducatif. Accepter qu’un enfant éprouve de la tristesse et soit capable de découvrir par lui-même que sa tristesse peut disparaître et qu’elle ne débouche pas sur des catastrophes est fondamental. Il doit faire par lui-même son “immunité psychologique”. On sait que si on élève un enfant dans une hygiène trop stricte, on augmente le risque d’allergies car il ne peut faire son immunité biologique. Si on surprotège son enfant des émotions négatives, son système immunitaire psychique ne peut pas apprendre à s’organiser.
L’amour inconditionnel et illimité de ses parents est nécessaire, mais pas suffisant pour faire le bonheur d’un enfant. Pour bien grandir, il a aussi besoin d’un cadre. Savoir dire non quand c’est nécessaire est le meilleur service qu’on puisse lui rendre. L’amour parental ne doit pas être exclusif. Les croyances du genre “Nous seuls savons te comprendre, nous seuls savons ce qui est bien pour toi” sont à proscrire. Il est essentiel que les parents acceptent que d’autres adultes puissent intervenir dans son éducation d’une façon différente de la leur. Un enfant a besoin de se frotter aux autres, de découvrir d’autres modes relationnels, d’éprouver de la frustration, de souffrir parfois. Il faut savoir l’accepter, c’est ça une éducation qui fait grandir.
Un enfant heureux a plein de copains
Certes, un enfant qui va bien est généralement à l’aise en société et exprime facilement ce qu’il ressent. Mais ce n’est pas une règle absolue. On peut avoir un style de personnalité différent et être bien dans sa peau. Si les contacts sociaux fatiguent votre enfant plus que les autres, s’il est précautionneux, un peu réservé, qu’importe, il a en lui la force des discrets. L’important pour qu’il soit heureux, c’est qu’il sente qu’il est accepté tel qu’il est, qu’il ait des zones de liberté. Un enfant adepte du bonheur tranquille qui chantonne, se déplace en sautillant, aime jouer tout seul dans sa chambre, s’invente des mondes et a quelques copains, trouve dans sa vie ce dont il a besoin et s’épanouit autant que le leader le plus “populaire” de la classe.
Les parents ont la hantise que leur enfant s’ennuie, tourne en rond, reste inoccupé. Du coup, ils lui organisent des emplois du temps de ministre, multiplient les activités. Quand nos pensées vagabondent, quand on ne fait rien, quand on regarde le paysage par la fenêtre d’un train par exemple, des zones spécifiques de notre cerveau – que les scientifiques appellent le “réseau par défaut” – s’activent. Ce réseau joue un rôle fondamental dans la mémoire, la stabilité émotionnelle et la construction de l’identité. Aujourd’hui, ce réseau fonctionne de moins en moins, notre attention est captée en permanence par les écrans, les activités enchaînées… On sait que les temps de débrayage cérébraux augmentent le niveau de bien-être, alors que la
suroccupation engendre le stress et diminue le sentiment de bonheur. Ne remplissez pas d’activités les mercredis et les week-ends de votre enfant. Laissez-le choisir celles qui lui plaisent réellement, qui lui font vraiment plaisir et entrecoupez-les de moments où il n’y a rien de prévu, des pauses qui l’apaiseront, le calmeront et l’inciteront à faire fonctionner sa créativité. Ne l’habituez pas aux activités “à jet continu”, il ne les appréciera plus et deviendra un adulte dépendant de la course aux plaisirs. Ce qui est, on l’a vu, le contraire du vrai bonheur.
Les études montrent que chez les enfants, la surexposition au stress est problématique, comme la surprotection. Il est préférable que l’enfant soit informé de ce qui se passe dans sa famille, avec les mots simples et dédramatisant de ses parents, et aussi qu’il comprenne que ces mêmes parents font face : la leçon comme quoi l’adversité existe et qu’il est possible de l’affronter lui sera précieuse. En revanche, il est inutile évidemment d’exposer l’enfant aux infos télévisées, sauf si c’est sa demande, et dans ce cas, toujours être à ses côtés pour répondre à ses questions et l’aider à décrypter les images qui peuvent être bouleversantes.
Il est important de lui dire souvent et clairement qu’on l’aime, mais pas forcément de façon quotidienne. Notre amour doit être toujours perceptible et disponible, mais ne doit pas être étouffant et omniprésent.
*Auteur de “Et n’oublie pas d’être heureux. Abécédaire de psychologie positive”, éd. Odile Jacob.
http://www.parents.fr/enfant/psycho/8-idees-recues-sur-ce-qui-rend-nos-enfants-heureux-13856
Commentaires
Bonsoir, Cricri,
Quel beau texte ! Les enfants ont besoin d'amour et de tous nos soins et de leur apprendre à avoir confiance en soi pour être bien armé face à la vie .
Tes photos sont très belles , elles accompagnent à merveille le texte.
Je te souhaite un excellent week -end avec plein de soleil au coeur;
Bisous;
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Coucou Cricri,nos enfants et maintenant mes ptits enfants on souhaite toujours qu ils soient heureux,on est là,la vie fait son oeuvre mais j espère toujours ètre là pour tout,ying et yang,bisoux d'apm.