La pensée crée. Nous attirons l'objet de nos pensées. Donc, nous
créons et attirons ce que nous désirons, mais aussi ce que nous
redoutons.
Peut-être même attirons-nous ce que nous redoutons plus
efficacement que ce que nous désirons, car le doute se mêle presque
toujours à notre espoir, tandis que l'espoir ne luit que trop faiblement
au milieu de nos craintes.
Il faut bannir la peur à tout prix. Récemment encore un médecin à qui
je demandais si je pouvais aller voir une amie qui avait la scarlatine
me répondit : " Allez-y, si vous n'avez pas peur... " . La peur crée en
nous une débandade physique et morale qui nous met à la merci de
toutes les calamités.
Vos ennuis, vos échecs, vos maladies sont nés de la peur. Nos plus
graves tourments en découlent aussi.
Qu'est-ce que la jalousie, sinon la peur de perdre l'être aimé,
l'agressivité, sinon la peur d'être attaqué ? Nous vivons, sans y
prendre garde, dans la crainte, nous nous entourons d'ondes
négatives en prononçant cent fois par jour le mot " peur " : " J'ai peur
d'être en retard ", " j'ai peur de déplaire ", " j'ai peur de rater ceci,
de manquer cela "
Chacune de ces locutions familières apporte sa petite pierre au mur
de plus en plus haut et de plus en plus épais qui nous enferme dans
la médiocrité et le chagrin.
Luttez contre la crainte, non seulement pour vous-même, mais pour
votre entourage et le monde tout entier. Imaginez ce que serait la
terre si soudain chacun de ses habitants, du menu peuple aux
dirigeants, cessait d'obéir à la peur ! Du même coup, la haine
disparaîtrait, les conversations entre puissances, les accords, les
échanges fructueux, deviendraient possibles, et la paix régnerait,
escortée par l'abondance et le bonheur. Chassez la peur, remplacez-
la par la foi tenace en la puissance de l'esprit créateur de tout bien :
Il n'est que de le laisser agir. Ce sont nos inquiétudes qui lui font
obstacle.
Dans les grandes choses comme dans les petites, ne négligeons pas
les menus circonstances, qui sont les plus fréquentes.
Telle la jeune femme qui apprit pendant ses vacances qu'elle ne
retrouverait pas sa situation en rentrant. Je lui téléphonai :
Qu'allez-vous faire ? Elle me répondit en riant : rien pour l'instant.
J'ai besoin de passer des vacances reposantes. Je maintiens mon
moral au beau fixe, c'est l'essentiel. Je me mettrai, dès la rentrée, à
chercher un emploi dont j'affirme d'avance qu'il sera excellent.
Cela se passa, en effet, selon ce que sa parole et sa pensée
l'avaient crée : elle n'avait pas détruit ses possibilités par
l'inquiétude et la peur.
Marcelle Auclair